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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 09:44

Affiche KK 2011 [1] copie

 

En lisant ce message, vous êtes certainement en train de préparer vos ballerines, vos habits de lumière, votre vanity avec peigne-rouge-à-lèvres-déodo-gels-et autres produits stupéfiants… pour être à la Ferme du Bonheur de 15 heures à Minuit à l’Électro d’Bal de rentrée…

N’oubliez pas pour autant que dès le lendemain, on reprend le deuxième ouikènde de la série de spectacle « Khaled Kelkal, une expérience de la banlieue ». Parce que la banlieue nous tient à cœur, que face aux désastres, aux scandales, aux injustices, la Ferme du Bonheur lance, balance, affirme… des propositions, dont sa seule présence  au cœur d’un urbanisme à la brutalité caricaturale illustre quelque optimisme !!!

En l’occurrence, entre celles des jeudis et des samedis, la représentation du vendredi est suivie d’un échange avec des personnalités à qui le sujet importe, des gens que nous tentons de trouver dans des milieux différents, voire contradictoires, histoire de prendre le sujet par tous les bouts, pas pour « faire débat » - c’est saoulant le manichéisme ! - mais pour pondre ! Pondre des idées, des idées d’actions, des actes ! Parce qu’il y en a ! Des foules même, humbles, loin du monstre politico-médiatique, celui-là même qui manipule le désespoir…

 

Alors vendredi, nous accueillons Hacène Belmessous, dont j’avais entendu aux « matins de France Culture » (béni soit ce qu’il reste de service public !) parler de son livre Opération Banlieues. Comment l’État prépare la guerre urbaine, publié aux éditions La Découverte ; Hacène est journaliste et chercheur indépendant, très préoccupé des questions de société si l’on en croit d’autres de ses livres Les Minorisés de la République, Mixité Sociale : une imposture et même Le Nouveau Bonheur Français, ou le monde selon Disney

Avec lui, David Morgant, mon voisin d’une des extraordinaires tours-nuages d’Émile Aillaud, au cœur d’un des 24 quartiers classés par un ministre de l’intérieur devenu président de la République, « hautement criminogènes - honte de la France » !!! David est ingénieur, il s’est attaché à ce qu’on appelle la rénovation urbaine ; il a participé en l’occurrence à la restructuration du quartier « la Noë » à Chanteloup-les-Vignes dans le Val d’Oise (une autre cité de l’architecte Émile Aillaud…). Mais surtout, il vit au cœur du « problème », il y milite pourrait-on dire, puisque son action quotidienne est… première ! Vivre, s’inquiéter de son voisin, de SES voisins, harceler les pouvoirs publics, organiser des bringues et des causeries, etc. jusqu’à tenter le tout pour le tout : une candidature aux cantonales ! Ouf ! Il n’a pas été élu…

 

Voilà, on est très heureux à la Ferme du Bonheur, de cette reprise : l’acteur est très bien, très juste, il y a eu de sacrés journalistes le premier ouikènde, on annonce des profs et des collégiens…

 

Manque plus que vous !

 

***

 

 

KHALED KELKAL

UNE EXPÉRIENCE DE LA BANLIEUE

 

           

Dans la nuit du 29 septembre 1995, M6 diffusait, en différé d’une vingtaine de minutes, les images de l’exécution de Khaled Kelkal (« l’ennemi public n° 1 » de ces années sombres du milieu des années 1990) par un escadron de quelques 200 gendarmes du corps d’élite de l’EPIGN. Le lendemain, France 3 rediffusait les images… avec quelques coupes dans la bande-son… Puis, le 7 octobre, Le Monde publiait une série d’articles sur la banlieue, l’immigration, les mesures institutionnelles, etc. qui encadraient la transcription d’un entretien que Kelkal avait donné en 1992, trois ans avant les attentats de Saint-Michel, à un sociologue allemand descendu à Vaulx-en-Velin, en banlieue lyonnaise, enquêter sur « l’intégration à la française ». C’est cet entretien que je voulais restituer dès 1995… aux pieds des cités !!! A l’époque, ma proposition de mise en scène a fait dresser beaucoup de cheveux… sans doute autant que lors des premières émeutes « de banlieue » à la fin des années 1980, autant qu’après les attentats de Saint-Michel en 1995, etc. J’abandonnai l’idée, alors…

           

En 2006, j’étais retombé sur ces pages du journal Le Monde. Mais, tant pis, après le 21 avril 2002, les émeutes de 2005… il fallait faire quelque chose, même en version théâtrale ! J’en étais pourtant fort peu motivé, mais le soir de la première de la création en 2006 dans mon favela-théâtre, grâce à la coproduction de notre grand voisin, le CDN des Amandiers, il y avait du très beau monde, et je me suis demandé combien d’icelui avait pris 50 minutes de son temps à entendre une parole de lascar….

            Il y avait eu une synergie impressionnante autour de cette création et, pour la première fois dans l’Histoire de la Ferme du Bonheur, le spectacle a été acheté !!! Mais aujourd’hui, j’ai encore faim ! Et le sujet est loin d’être clos, je dirai même que ça ne s’est pas arrangé ! Vous pourrez lire plus loin, la lettre que des lycéens « de banlieue » ont écrite à Jacques Chirac en 2005 dont vous vous souviendrez peut-être qu’elle fut publiée dans Libération. C’est bouleversant comme on y trouve des propos identiques à ceux que Khaled Kelkal avait émis… en 1992 ! Et la Ferme du Bonheur, contre vents et marées, ne se sera jamais contentée de gloser, elle affirme des choix précis et pourtant simples, avance des propositions concrètes et simples, accomplit des actes justes… et simples ! J’insiste sur cette simplicité, au risque de paraître prétentieux, mais parce que ça marche ! On n’a pas résolu la cruauté du monde, loin s’en faut, mais on a au moins accueilli à notre table « les mendiants et les rois, le flic et le voyou, le jeune et le vieux… » Que ce soit lors de l’opération CUCS - Politique de la Ville où nous habitions 24h/24, 7j/7, pendant tout le mois d’août 2004, sous une tente au cœur des cités du quartier Université de Nanterre, que ce soit lors des expositions d’arts plastiques dans mon appartement au 35ème étage d’une des tours-nuages d’Émile Aillaud dans le quartier du Parc figurant parmi les « 24 quartiers les plus criminogènes de France »… ou encore à la Ferme du Bonheur même, lieu ouvert s’il en est, où entre poules, cochon, chevaux, chèvres…, on fait du théâtre, de la musique, de la danse, du cinéma, de l’art plastique… mais aussi de l’action sociale avec la foule de galériens de la ville, et enfin de l’agro-poésie sur les friches sauvages du projet urbain du Grand Axe de la Défense…

 

            Aussi, cette reprise n’aura-t-elle de sens qu’à susciter une tournée pour diffuser, échanger des expériences d’actions et de pratiques… espérer un monde ! Pour exemple, après le spectacle (une mise en scène simple de l’entretien entre l’interprète de Khaled Kelkal et celui du sociologue dans un décor constitué d’un écran où l’on projette un film à partir d’images de l’exécution de Kelkal, des heures suivant l’attentat de Saint-Michel et des émeutes de 2005)  chaque vendredi, quelques acteurs des nombreux sujets soulevés dans les propos de Khaled Kelkal sont invités à discuter avec le public.

 

            OPTIMISTES ACTIVISTES, au travail !

 

Roger des Prés

 

 

 

« Tout marche vers l’avant, vers le large, rien ne s’effondre » - Walt Whitman

 

***

 

 

PROGRAMME

 

 

Jeudi 20 octobre- Relâche : Électro d’Bal de rentrée

Vendredi 21 octobre : spectacle + discussion après la représentation avec David Morgant, ingénieur en rénovation urbaine et Hacène Belmessous, auteur de « Comment l’État prépare la guerre urbaine », aux éditions La Découverte.

Samedi 22 octobre : spectacle.

 

Jeudi 27 octobre : spectacle

Vendredi28 octobre : spectacle + discussion après la représentation avec Stéphane Gatignon, maire de Sevran (93)

Samedi 29 octobre : spectacle

 

Jeudi 3 novembre : spectacle

Vendredi 4 novembre : spectacle + discussion après la représentation avec Thomas Pagotto, instituteur, membre de l’ICEM (Institut Coopératif de l’École Moderne) et de l’AFL (Association Française pour la Lecture) et Régis Signarbieux, professeur de lettres et d’histoire en lycée professionnel, formateur.

Samedi 5 novembre : Dernière.

 

***

 

Informations, textes issu du Monde et lettre des élèves de M. Signerbieux disponibles sur demande.

 

Réservations : contact@lafermedubonheur.fr ou au 01.47.24.51.24.

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La culture, mot et concept est d’origine romaine. Le mot "culture" dérive de « colere » - cultiver, demeurer, prendre soin, entretenir préserver - et renvoie primitivement au commerce de l’homme avec la nature en vue de la rendre propre à l’habitation humaine. En tant que tel, il indique une attitude de tendre souci, et se tient en contraste marqué avec tous les efforts pour soumettre la nature à la domination de l’homme.

Hannah Arendt, La crise de la culture.

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